- Tornade -
Nicolas Jullien
Du 10 octobre au 16 novembre 2024
Comme Le Matou de Steve Waring, Nicolas Jullien, bien vivant, revient* à la galerie Slika pour sa deuxième exposition personnelle, accompagné d’un nouveau bestiaire. Faisant suite à Ni Dieu Ni Maîtres où une meute de chiens bien ou mal intentionnés remplissait l’espace de la galerie, c’est le pendant félin qu’il présente ici et choisit de l’intituler Tornade, comme l’un des chats de son enfance. L’artiste y poursuit ses recherches formelles: on retrouve le travail brut de la matière qu’il explore à travers des sujets familiers
et situations du quotidien.
Dans une mise en scène originale, qui s’éloigne volontairement de l’habituel socle sculptural blanc, sa bande de chattes et de chats côtoient troncs d’arbres et bûches, faisant entrer la nature dans l’espace de la galerie. Le chat, qui dans nos imaginaires est avant tout un compagnon d’intérieur retrouve ainsi de son animalité et de sa sauvagerie. Mais c’est aussi le bois qui, exposé tel quel, renvoie à la matière première des oeuvres avant intervention de l’artiste. C’est en quelque sorte un double retour à la nature, celle de l’animal et celle de l’objet sculpté. La présence de l’homme est néanmoins toujours notable : coussin sculpté, chaussette, une main… autant d’éléments qui nous relie à ce que le chat évoque de plus familier dans notre imaginaire. L’artiste joue de ce va-et-vient entre confort de la domestication et un retour brutal et possiblement salvateur à l’état sauvage.
Il emprunte enfin subtilement à l’histoire de l’art, en jouant de références - les chats courbés de Bonnard, ou celui de Manet qui accompagne son Olympia. Jonglant entre l’universel et l’intime avec humour, cette nouvelle série de sculptures célèbre avec tendresse ce qui nous lie aux chats et invite chaque visiteur à chercher et reconnaître le sien.
* Mais le matou revient le jour suivant,
Le matou revient, il est toujours vivant.
(Steve Waring, 1987)
© Ghislain Mirat